Une protection légale
Jusqu’à une date récente, la protection d’un savoir-faire non breveté était bien difficile à mettre en œuvre. Seule existait l’action en concurrence déloyale qui laisse une large place à l’avis arbitraire du juge sur la copie, Désormais, avec la loi n°2018-610 du 30 juillet 2018, la quasi-totalité des savoir-faire peut être protégée.
La loi dont l’objet est plus général (la protection du secret des affaires), vise en effet à protéger des informations pas nécessairement originales ; il suffit qu’elles soient peu facilement accessibles à tous.
Un franchiseur ne peut pas transmettre un savoir-faire banal ; il faut au moins une difficulté moyenne d’accès à ce savoir-faire pour légitimer sa fonction de franchiseur. Ce, quel que soit le domaine d’application du savoir-faire, qu’il s’agisse de la signalétique, de la relation clients, de la communication, du métier ou autre. Et lorsque l’on est le Conseil de nombreux réseaux d’une même activité, on voit bien, en entrant en coulisses, que chaque détail apparemment banal a son importance ; c’est l’assemblage qui fait la réussite et ouvre un droit à la protection.
Chaque réseau a sa spécificité. Chacun peut donc protéger son savoir-faire. Mais le juge ne prêtera la main à une telle mesure de protection qu’à la condition que le chef de réseau ait manifesté une intention claire et précise de protéger son savoir-faire. C’est l’un des sens de la loi.
Les précautions
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Il est indispensable pour chaque franchiseur voulant préserver ses spécificités de connaître parfaitement son savoir-faire, d’en réunir les composantes spécifiques en vue de mettre en œuvre leur protection ;
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Le digital vient au secours de la protection du savoir-faire avec les systèmes de type blockchain qui, bien utilisés, peuvent à certaines conditions conférer une date certaine aux différents documents contenant le savoir-faire du franchiseur, tels, au démarrage le document d’information précontractuelle, le contrat de franchise, le manuel opératoire, puis chacun des savoir-faire et leurs évolutions.
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Cela suppose de bien cibler chacune des composantes du savoir-faire, en les présentant comme telles, de mettre en œuvre une politique de communication valorisant cette protection, et d’enregistrer l’ensemble avec un système de type blockchain.
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Le facteur distinctif de la franchise par rapport à tous les autres systèmes de distribution étant la transmission d’un savoir-faire distinctif, la protection issue de la loi du 30 juillet 2018 apparait indispensable. Elle vient s’ajouter à la classique action en concurrence déloyale, en promettant d’être bien plus efficace.