Le domaine du savoir-faire
Il fut un temps où le domaine du savoir-faire des franchiseurs était très limité, il ne concernait que le métier. Le franchiseur de pizza avait pour savoir-faire la recette des pizzas, comme les coiffeurs la coupe ou la mise en plis.
Avec le développement des concepts et de la concurrence, les Enseignes ont affiné leur savoir-faire, en comprenant que le moindre détail pouvait avoir une influence sur les résultats. On est passé d’un savoir-faire métier à un savoir-faire global. Le coiffeur doit connaître la coupe et ses accessoires, mais il ne doit pas négliger le marketing, la communication, la relation client, etc.
Aujourd’hui, le franchiseur est tenu d’indiquer contractuellement sur quoi porte son savoir-faire, et le savoir-faire ainsi identifié doit faire l’objet d’une formation exhaustive.
Une formation concernant toute l’activité du concept, quelle qu’en soit la spécificité.
Même si le franchisé est déjà professionnel dans l’activité du concept, il doit apprendre ou réapprendre les bases du métier, à la lumière des pratiques du franchiseur.
Certes, une formation sur tous les sujets touchant l’activité du concept peut nuire à l’indépendance du franchisé, sans paraitre indispensable du fait du caractère générique de certaines parties du savoir-faire. Mais la manière de mettre en œuvre des règles génériques en matière de savoir-faire, ou de les mixer aux règles initiées par l’Enseigne constitue elle-même une forme de savoir-faire spécifique du franchiseur.
Le franchiseur pourra obtenir l’aide de formateurs tiers pour la partie strictement générique de la formation, mais les points névralgiques du concept, considérés comme le cœur de l’activité par le chef de réseau, feront l’objet d’une formation par la seule équipe franchiseur ; le savoir-faire devant conserver une part de secret. En toute hypothèse, même sur sa partie générique, la formation doit être au moins encadrée par le franchiseur.
Les précautions
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Le franchiseur doit veiller à ce que la formation soit en permanence actualisée et parfaitement comprise par les franchisés. Elle conditionnera la qualité de l’image de l’Enseigne perçue par le consommateur.
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Tout savoir-faire dont se prévaut le franchiseur peut engager sa responsabilité. S’il est mal appliqué par un franchisé, le chef de réseau doit réagir et mettre ce dernier en demeure de le respecter, faute de quoi, la défense du franchiseur sera plus difficile en cas d’échec du franchisé si celui-ci veut lui imputer sa déconfiture.
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Le franchiseur veillera à assurer la protection des supports de savoir-faire et de leur contenu, notamment grâce à la loi du 30 juillet 2018 sur le secret des affaires (supra).